Promouvoir une nouvelle espèce de Cotesia comme agent de lutte biologique contre la Sésamie du maïs
CoteBio a pour objectif de mener la recherche et le développement nécessaires à l’utilisation prochaine d’une espèce de Cotesia typhae parasitoïde récemment caractérisée (Hymenoptera : Braconidae), comme nouvel agent de biocontrôle contre Sesamia nonagrioides, foreur de tiges de maïs (Lepidoptera : Noctuidae).
Raisons d’être du projet :
- La découverte de cette nouvelle espèce de Cotesia qui est strictement spécifique à S. nonagrioides en Afrique, et qui peut se développer sur les populations européennes de cette espèce hôte ;
- L’expansion des populations de S. nonagrioides en France en raison d’hivers plus doux, induisant des pertes de rendement et de qualité du maïs ;
- La difficulté à contrôler la deuxième génération de ce ravageur en raison de la réglementation actuelle sur l’utilisation des insecticides, de l’interdiction du maïs Bt et de l’absence d’agents de biocontrôle efficaces ;
- La prise de conscience croissante de l’importance d’une alimentation saine dans notre société.
Jusqu’à présent, les tentatives d’utilisation d’un ennemi naturel endémique français contre S. nonagrioides ont échoué car il n’a pas pu être élevé en masse. C. typhae est un agent de biocontrôle prometteur, premièrement car l’efficacité et la possibilité d’élevage en masse ont été évaluées pour une espèce sœur, C. flavipes, qui est largement utilisée contre le parasite foreur de la canne à sucre au Brésil ; deuxièmement car C. typhae étant spécifique à l’hôte cible, il ne présenterait pas de risque pour l’environnement.
Les études menées pour atteindre l’objectif de CoteBio sont structurées en deux grandes parties complémentaires.
Ce projet est la première étape vers l’utilisation de C. typhae pour la bio-protection du maïs contre la la sésamie. Les recherches seront facilitées par la large connaissance de l’écologie, de la génétique des populations, du comportement et de la physiologie des espèces du complexe C. flavipes. Elles produiront notamment les données nécessaires à la demande d’autorisation d’introduction de C. typhae dans l’environnement, prérequis pour de futurs travaux de mise au point d’une solution à l’échelle agronomique. En cas de succès, l’agent de biocontrôle contre S. nonagrioides permettra de réduire le traitement chimique du maïs. Ce projet contribuera également à la compréhension des processus comportementaux et moléculaires en jeu dans la reproduction et l’adaptation à de nouveaux habitats, qui sont des composantes essentielles de la réussite des programmes de lutte biologique.